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5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 01:31

Depuis un certain temps, on assiste au phénomène lié à la tendance à la capitalisation absolue des références autoritaires par ceux qui sont pourtant déjà à la tête de la plupart de nos institutions républicaines depuis parfois plus de dix ans, à travers la ruée de ceux-ci vers les chefferies traditionnelles.

C’est ainsi que ministres, recteurs, directeurs généraux, enseignants d’université, médecins et tous ceux qui aspirent à l’accumulation des références autoritaires dans l’espoir d’exister politiquement et économiquement de façon superlative, foncent vers leur village pour se faire élire chefs traditionnels, souvent en violation évidente des normes anthropologiques de céans.

Dans ce cas, qu’est-il permis aux villageois d’espérer quand on sait que ceux qui font preuve de cette cupidité politique sont les mêmes qui s’approprient considérablement, mais au franc symbolique, les espaces fonciers appartenant coutumièrement à leurs frères du village ? Pourquoi un ministre de la République, un recteur, etc. tiennent-il, par exemple, à devenir les chefs des villages dont les habitants n’ont souvent d’eux que la représentation symbolique que leur donne, de façon circonstancielle, telle ou telle chaîne de télévision ?

Seule la syllogomanie, due au délire d’accumulation, peut rendre compte de leur tendance à l’accaparement cynique des références autoritaires, quelque peu importantes soient-elles au plan politique et économique. La conséquence de cette syllogomanie politique est la dangereuse construction des pôles de dynastie tout à fait en rupture de cohérence avec la République.

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

 

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