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8 septembre 2021 3 08 /09 /septembre /2021 02:24

C’est depuis dimanche, le 05 septembre 2021, qu’on sait qu’il est possible que le couvre-chef prenne aisément la place du chef, puisque l’homme qui couvrait obséquieusement la tête du président de la République de Guinée Conakry avec un parasol, s’est substitué à lui pour des raisons qui restent à déterminer.

Le Lieutenant-colonel, Mamady Doumbouya, un ex-élément de la Légion française, ce réservoir de mercenaires dans lequel se ravitaillait régulièrement le fameux Bob Denard, a ouvert en Guinée une brèche que pourront désormais agrandir, pour s’y engouffrer facilement, les majordomes, les chauffeurs, les cuisiniers, les blanchisseurs, les femmes de chambres, bref tous ceux qui sont au service de tel ou tel chef.

Le coup d’État effectué par cet officier dont les injonctions et le profil physique sont très impressionnants, ne peut pas trouver dans la dialectique hégélienne du maître et de l’esclave la raison pouvant suffire à le justifier. La légende de justicier politique dont il veut honorablement se draper contre Alpha Condé qui exhortait naguère les pays francophones d’Afrique à rompre le cordon ombilical qui les lie encore à la France ne peut pas non plus rendre pertinemment compte de ce putsch. C’est probablement dans l’assurance qu’il a donnée aux investisseurs d’honorer ou de protéger les contrats préalablement signés par ceux qui exploitent actuellement les richesses minières de la Guinée qu’il faut chercher la raison suffisante de cette affaire.

En attendant que cette hypothèse soit infirmée ou confirmée, on peut se contenter de constater que c’est en Guinée Conakry qu’un ex-légionnaire français – qui tient encore lieu de Colonel dans un pays où il y a certainement des Colonels et des Généraux – a inauguré l’ère de la sédition politique des couvre-chefs.

 

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

 

 

 

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6 septembre 2021 1 06 /09 /septembre /2021 21:52

 

C’est avec une énergie quasi inépuisable que Jean-Paul Belmondo, cet acteur à la fougue légendaire et à l’hyperactivité de forcené, égayait toujours son public. Pour les adolescents que nous étions, il faisait partie de la petite galaxie des stars que nous avions le plaisir de contempler à travers les écrans géants de certaines salles de cinéma de la ville de Yaoundé, désormais transformées en boutiques. Parmi ces étoiles mythiques, il y avait : Alain Delon, Louis de Funès, John Wayne, Lino Ventura, Jean Rochefort, Jean Gabin, etc.

C’est avec beaucoup de tristesse que je viens d’apprendre que ce cascadeur talentueux et téméraire a migré vers le royaume de Patres. Mais, pour qu’il puisse y jouir du repos qu’il mérite, je me permets de prier Patres de lui interdire de faire valoir, dans l’au-delà, ses talents de cascadeur, car les cascades qu’il pourrait bien vouloir effectuer dans un espace-temps tout à fait différent de celui dont il maîtrisait l’histoire et la géographie, peuvent lui être fatales.

 

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

 

 

 

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30 août 2021 1 30 /08 /août /2021 04:40

Percevoir le Cameroun, une communauté politique, à travers une lucarne domestique revient à insulter, par exemple, le génie d’Aristote, en prenant une communauté politique pour une communauté affective.

Si nous nous aventurons philosophiquement à revisiter, pour l’actualiser, la philosophie politique d’Aristote, c’est parce que cet éminent philosophe a lui-même pris le risque de penser le politique en référence au domestique, notamment lorsqu’il établit, dans La Politique, que l’architecture du politique est calquée sur le modèle de celle du domestique, le chef politique étant la forme spéculaire du chef de famille.

Mais si cela était toujours vraie, les problèmes de gouvernance ne se poseraient que dans le cas des chefs de famille injustes. Un chef de famille qui gouvernerait son domus suivant des prédilections de nature sectaire et clanique se rendrait, ipso facto, coupable d’injustice aux yeux des autres membres de sa famille.

En oubliant qu’il en est la tête (caput, capo, head, etc.), c’est-à-dire celui dont la fonction est d’orienter, mieux de donner le meilleur sens à suivre par le domus, le chef qui n’écoute que la voix particulière des membres de sa secte ou de son clan, se dénonce comme un chef injuste.

En collaborant à la reproduction dynastique des membres de sa secte ou de son clan d’appartenance, le chef du domus, dont l’injustice est de plus en plus dénoncée par les laissés-pour-compte de sa famille, inspire, pour cette raison, la colère des autres membres de la famille qui ont le sentiment de ne plus faire partie du même domus dont il est objectivement le vecteur directeur.

Si les Camerounais ont de plus en plus le sentiment que leur pays est le domus de certains et non de tous, c’est surtout pour les raisons sus-évoquées.  Comment repenser l’organisation de ce qui reste encore de notre domus, afin que tous les Camerounais aient désormais le sentiment de faire partie d’une même famille ? that is the question. À cette question légitime, on peut modestement proposer la réponse suivante : que le caput cesse de marquer sa prédilection politique pour ceux qui ont le privilège de jouir de ses préférences sympathiques de nature sectaire ou ethnique.

 

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

 

 

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27 août 2021 5 27 /08 /août /2021 11:57

On sait qu’Alexandre le Grand est mort depuis beaucoup de siècles, lui qui s’était imposé la colossale mission d’exporter, manu militari, la civilisation qui était, selon lui, le propre des Hellades. Mais, ce n’était pas par un débordement de sa philanthropie qu’il voulait répandre, à travers le reste du monde peuplé de Barbares (Barbaroï), la civilisation grecque. En réalité, cet humanisme de façade cachait très mal un calcul fort intéressé. La fin du calcul politiquement et idéologiquement intéressé de ce fameux exportateur de la civilisation grecque était d’être à la fois le chef unique d’un empire coextensif au monde et le dieu unique d’une religion ayant un spectre théologique cosmique.

Ce qu’on a tendance à oublier, c’est que la mentalité impériale d’Alexandre le Grand a bien survécu à sa triste fin. L’Occident ne s’en est jamais départi. En voici quelques exemples : après que Rome a imposé au reste du monde son référentiel calendaire (le calendrier grégorien), Napoléon et Hitler ont cru pouvoir sous-traiter l’hégémonisme du fils de Philippe de Macédoine, en donnant au monde le format idéologique et politique conforme à leurs souhaits. Tirant honorablement prétexte de civiliser le reste du monde en y greffant, à gauche et à droite, la démocratie made in USA, in France ou in Britain, les lointains disciples occidentaux d’Alexandre le Grand s’investissent constamment, nonobstant leurs multiples revers militaires ou leurs déconvenues idéologiques et politiques, dans de vastes entreprises de mise en forme d’un monde qu’ils se figurent devoir formater à l’aune de leur civilisation. Ni le défaut de prospérité idéologique de leur messianisme ni les humiliations martiales subies à répétition dans l’histoire ne les en dissuadent pas, persuadés qu’ils ont été missionnés par leur dieu de faire par exemple de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye, de la Syrie, de l’Afrique, etc., les clones ou les avatars idéologiques et politiques de l’Occident.

La volonté impériale des disciples lointains d’Alexandre le Grand est vouée à l’échec, parce qu’ils croient naïvement que ceux qu’ils ont tort de prendre pour des Barbaroï ne sont pas au fait des réels sous-jacents idéologiques, économiques et politiques de leur prétendue mission d’exportation de la démocratie. C’est parce les Barbaroï savent que la prétendue mission d’exportation de la civilisation occidentale est réellement subordonnée à la recherche d’un vaste Lebensraum (espace vital) économique, qu’ils parviennent à résister héroïquement à l’impérialisme des Occidentaux,

 Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

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16 août 2021 1 16 /08 /août /2021 04:11

La facilité avec laquelle les Talibans ont repris le pouvoir en Afghanistan ne peut pas laisser indifférents ceux qui ont cru que la mission civilisatrice de Jupiter et de ses affidés a été couronnée de succès dans cette partie du monde. En reprenant le pouvoir avec les armes qui ont servi à les combattre, en amenant Jupiter à réduire son arrogance et à devoir déserter, en courant, ce qu’il croyait être désormais sous sa divine domination, les Talibans ont-ils voulu, in fine, assurer à Oussama Ben Laden une victoire posthume sur les armées de Jupiter ? À quoi auront vraiment servi les dizaines de milliers de morts dans une guerre de vingt ans si, à la fin, ceux qu’on cherchait à effacer de la scène politique afghane en sont redevenus les maîtres ?

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

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10 juin 2021 4 10 /06 /juin /2021 23:50

Par-delà la vive émotion et les violentes polémiques suscitées par l’agression dont le président de la République de France a été victime, il est permis de réfléchir sur le rapport du citoyen français à la figure de l’autorité. Lorsqu’on se rappelle que la crise des absolus a politiquement débuté, en France, par la mise à la guillotine du roi Louis XVI, et que, dans l’histoire récente, François Fillon, Nicolas Sarkozy, François Hollande, Jean-Marc Ayrault, Ségolène Royal ont été soit enfarinés, soit entartrés, il y a lieu de se demander si les concitoyens d’Emmanuel Macron ne se représentent pas, dans une perspective anarchiste, toutes les personnes dépositaires de l’autorité publique comme des figures autoritaires dont il faut à tout prix contester le pouvoir.

 

Prof. Lucien AYISSI

Philosophe

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23 mai 2021 7 23 /05 /mai /2021 18:25

Dans sa symptomatologie très souvent insidieuse, la démence, surtout lorsqu’elle est si génétiquement constituée que sa nécessité s’impose absolument, apparaît sous forme de fantasmagories, de mantique, de crises épileptiformes accompagnées d’effroyables et constants délires.

L’actuel tournant politique du Cameroun, tel qu’il est marqué par la peur des lendemains incertains ou l’espoir de voir se réaliser les rêves jadis perdus, est le terreau fertile pour la démence dont souffrent les esprits naturellement prédisposés aux fantasmagories de leur imagination mythogène et tératogène. De tels esprits sont si déments qu’ils ne sont pas en mesure de mépriser souverainement, comme nous, les basses attaques de la Fortune et les lâches calomnies d’une doxa entretenue, pour des raisons inavouables, par ceux que Nietzsche appelle fort à propos de « petites gens ».

Mais qu’on ne se laisse pas berner : les éruptions cérébrales de ces dépenaillés moraux qui se prennent curieusement pour les sycophantes de la Cité, parce qu’ils s’autorisent lâchement à calomnier les autres dans les réseaux sociaux et en mondovision, sont l’expression parfaite d’une démence pitoyable d’emblée perceptible à travers les nombreuses infractions à la grammaire et à la syntaxe dont ils se rendent régulièrement coupables. Ces candidats à l’hôpital sont beaucoup plus à plaindre qu’à blâmer.

 

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

 

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12 mai 2021 3 12 /05 /mai /2021 01:26

Comment pouvoir procéder à l’évaluation topographique et cadastrale de la liberté, notamment de celle d’opiner et de juger, quand on sait qu’elle se définit essentiellement par la spontanéité et se caractérise par l’aspiration à réaliser, par-delà les obstacles naturels et conjoncturels, le non-encore-là, cette belle utopie par laquelle on se laisse habituellement séduire, même lorsqu’elle n’est pas pourvue de garantie de schématisation historique ? Autrement dit, de quelle pertinence peut être la volonté exprimée par tous ceux qui tiennent, en référence à la Critique kantienne, à déterminer l’étendue et le pouvoir d’opiner et de juger librement ?

Le droit d’opiner et de juger est, par exemple pour Spinoza, le fondement de la démocratie. Pour cette raison, il doit être consacré par le droit civil pour n’avoir plus à être négativement déterminé par un droit divin dont les théocraties sont historiquement les modes d’expression politique.

Mais si le droit d’opiner et de juger librement est répertorié parmi les droits humains, doit-il être un prétexte à la calomnie (diabolè), à la délation et à la diffamation ?

Ceux qui ont l’appétit du scandale au moyen du mensonge, de la délation et de la diffamation et qui exploitent astucieusement, en démocratie, le principe de libéralisation d’un logos jadis fortement encadré par les normes disciplinaires des pouvoirs autoritaires ne peuvent pas répondre par l’affirmative à cette question pourtant pertinente. S’ils ne le peuvent pas, c’est parce qu’ils sont généralement victimes d’une confusion qui les rend suspects de pathologie mentale. C’est ainsi que perturbés par leur délire de persécution, ils se figurent que ceux qu’ils calomnient, vilipendent ou diffament dans les réseaux sociaux ou à travers les chaînes de télévision beaucoup plus soucieuses d’accroître leur audimat que de contribuer à la manifestation de la vérité, sont réellement coupables de ce dont ils les accusent.

Lorsque la liberté d’opiner et de juger vire à la calomnie, à la diffamation et à la délation, cela prouve que la Cité est désormais sous le règne des sujets de psychiatrie. Les dangers que ces derniers font courir à la Cité, en prenant le droit d’opiner et de juger librement pour celui de calomnier (diabaleïn) et de diffamer, permettent de comprendre pourquoi Platon, le prince des philosophes, avait une aversion insurmontable à l’égard de la démocratie.

 

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé-Cameroun

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30 mars 2021 2 30 /03 /mars /2021 23:07

Nous savons qu’une chose est évidente lorsqu’elle saute, dans l’ordre des perceptions, aux yeux comme le nez au milieu du visage. Dans l’ordre des conceptions, c’est ce qui s’impose inévitablement à l’entendement par sa clarté et sa distinction.

          À qui veut-on faire croire au moyen de ce que Platon appelle fort à propos dans le Gorgias, les « preuves d’avocat », c’est-à-dire des sophismes ou des arguments spécieux, qu’un universitaire qui perd sa fonction de chef de Département dans une université X, après avoir été, comme par hasard, auditionné au SED, et qui se retrouve affecté dans une université Y, quatre jours plus tard, contre son gré, n’est pas victime d’un acharnement ?

          C’est lorsqu’on fait malheureusement l’impasse sur le travail conceptuel et idéologique que les philosophes des Lumières ont considérablement abattu pour l’avènement politique de la République qu’on se figure que le vouloir des « maîtres » du pouvoir a une fonction théologique spéculaire.

 

Professeur Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1-Cameroun

 

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22 mars 2021 1 22 /03 /mars /2021 23:11

La volonté d’acharnement dont cet enseignant est évidemment l’objet doit être suffisamment motivée, afin que nous n’ayons pas l’occasion de douter que nous sommes encore dans une République. En attendant d’en scruter les fondements qu’on aurait dû soumettre au principe de publicité pour des raisons pédagogiques et afin que nul n’en ignore, nous pensons qu’on n’a pas raison de croire que la partie septentrionale du Cameroun est l’enfer auquel sont destinées les âmes qui se rendent coupables de déplaire à ceux qui se prennent pour les maîtres et les possesseurs du Cameroun et qui, pour cette raison, se figurent avoir le droit de vie et de mort sur les autres. Même lorsqu’on fait l’effort de contourner les problèmes dont s’accompagne la casuistique, on n’arrive pas à comprendre la raison d’être de la mobilisation de la pornographie de la violence contre un individu qui n’est ni le plus fougueux ni le plus sulfureux de ceux qui enseignent dans les universités d’État.

Dans l’espoir que les compatriotes de la partie septentrionale de notre pays ne vont pas prendre l’affectation disciplinaire du Professeur Messanga Nyamding à l’université de Ngaoundéré pour une insulte, nous osons espérer que les « maîtres » du pouvoir vont, à l’avenir, apprendre à respecter les maîtres du savoir. Une chose est tout à fait sûre, c’est que l’enfer, ce n’est pas le Nord.

 

Professeur Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1-Cameroun

 

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