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18 décembre 2023 1 18 /12 /décembre /2023 01:50

Leçon inaugurale prononcée à l’occasion de la 5ème édition des Journées Citoyennes de la Presse organisées au Palais des Congrès de Yaoundé, du 14 au 16 décembre 2023, par l’Association Médias, Médiations et Citoyenneté (2MC)

Titre de la leçon : Le problème de récurrence et de référence de la haine dans les polémiques politiques des Camerounais

        

-Madame le Ministre des Postes et Télécommunications, Marraine des Journées Citoyennes de la Presse,

-Monsieur le Directeur Général du Palais des Congrès,

-Monsieur le Président de l’Association Médias, Médiations et Citoyenneté (2MC),

-Chers participants, en vos rangs, grades et titres respectifs,

          J’ai l’honneur de vous entretenir sur le problème de récurrence et de référence de la haine dans les polémiques politiques des Camerounais, telles qu’on peut les remarquer dans les réseaux sociaux numériques. Avant toute chose, permettez-moi de m’acquitter du devoir de remercier ceux qui m’ont fait l’insigne honneur de prononcer la leçon qui servira de prolégomènes à la dynamique réflexive et discursive de ces Journées Citoyennes de la Presse.

Parler du problème de récurrence et de référence de la haine dans les polémiques politiques qu’affectionnent les Camerounais dans les réseaux sociaux numériques revient non seulement à chercher à comprendre pourquoi ce phénomène revient sans cesse, mais aussi à en déterminer les cibles ou les destinataires. Cela revient donc à en identifier aussi bien les fondements, les manifestations que les conséquences, dans le but de voir comment prévenir ou empêcher de tels discours, tant la violence symbolique dont ils sont chargés est de nature à mettre en péril le con-vivre. Mais, avant de parler de la récurrence et de la référence de la haine que véhiculent les réseaux sociaux numériques, nous pensons qu’il importe que le discours de haine soit préalablement défini. Pour accéder à la pleine compréhension de ce type de discours, nous allons aussi prendre en compte les circonstances sociopolitiques propices à leur existence et à leur développement au Cameroun.

I-Que peut-on entendre par discours de haine ?

            À l’expression « discours haineux », nous préférons l’expression « discours de haine ». Si nous préférons la deuxième expression à la première, c’est parce que celle-ci pose de sérieux problèmes de propriété sémantique et de pertinence logique, eu égard à son anthropomorphisme sous-jacent. En marge du fétichisme de la grammaire, nous pensons que la disposition grammaticale des constituants sémantiques de cette expression est logiquement subordonnée à la disculpation de l’auteur du discours de haine. Suivant la règle syntaxique qui régit la disposition des termes de ce syntagme, c’est le discours qui est haineux et non celui qui l’élabore et en assure la diffusion à travers les réseaux sociaux numériques dans le dessein de vexer, de vilipender, bref, de stigmatiser ou de vouer aux gémonies la référence de son discours qui peut être une personne, un parti politique, l’ethnie ou la préférence idéologique de l’autre.

La question grammaticale que nous venons de remuer est, à proprement parler, la formulation d’un problème logique : il s’agit précisément du problème du sens et de la référence des discours de haine : si, dans le syntagme « discours de haine », la dernière référence sémantique est, grammaticalement parlant, le complément du nom « discours », pourquoi les Camerounais préfèrent-ils, par exemple, affecter à leur dynamique discursive ce complément du nom plutôt qu’un autre, lorsqu’ils croient devoir contribuer dialectiquement à la résolution des problèmes relatifs à la bonification de la gouvernance camerounaise et du vivre ensemble ?

Il est précisément question de savoir pourquoi les discours des Camerounais sont généralement fort riches en injures, saturés d’insultes, garnis d’imprécations ou de vœux de mort, encombrés de calomnies et chargés de diffamation, au point d’exacerber leur tendance à l’agonistique, terreau fertile pour une polémique dont la protéiformité est bien assurée par l’éristique, la chicane et la logomachie. En plus de la prédilection des Camerounais pour les polémiques dont la haine est le principal fonds discursif, il y a également le problème de la référence des discours de haine : à qui se réfèrent-ils et pourquoi ?

Le coefficient de spécification logique que le complément du nom a dans le syntagme « discours de haine » nous permet de procéder d’abord à la définition de la haine qui fixe le sens du nom discours. En procédant ainsi, nous espérons pouvoir évoluer de la grammaire vers la logique par le biais de la syntaxe.

Dans son Dictionnaire de la psychanalyse, Charles Rycroft définit la haine comme « un affect caractérisé par un désir durable de blesser ou de détruire l’objet haï. »[1] Suivant cette définition, l’objectif du haineux, et par ricochet, du discours de haine, est de rendre vulnérable, sinon destructible la cible de la haine. Pour Rush W. Dozier, « la haine a la capacité quasiment sans limites de déshumaniser ses victimes, d’annihiler tout mouvement élémentaire de sympathie et de compassion. »[2]

Il ressort des définitions de Rycroft et de Dozier que la haine est motivée par la détestation de la présence de l’autre comme opposable à celle du haineux, dans un espace idéologique, politique et économique que ce dernier croit devoir occuper exclusivement.

Toutefois, si Rycroft recourt à l’explication psychologique de la haine, Dozier en donne plutôt une explication biologique de type neuronal. Après avoir procédé à l’analyse anatomique de la haine, il établit que la pulsion de cet affect s’explique par la constitution de notre cerveau. D’après lui, notre cerveau est naturellement constitué de telle sorte que nous soyons enclins à haïr. C’est ce qu’il dit précisément en ces termes : « Les êtres humains sont les produits les plus explosifs de l’évolution : une espèce extraordinairement apte à fabriquer des outils et pourvue d’un cerveau volumineux capable d’engendrer les formes de haine et de haine de soi les plus puissantes et les plus destructrices. »[3] L’analyse anatomique à la sanction de laquelle Dozier soumet la haine[4] lui permet de dire que nous sommes naturellement prédisposés à haïr.[5]

Ce que Dozier explique à grand renfort d’arguments tirés de la biologie cérébrale, sans pour autant faire l’impasse sur le « conditionnement culturel »[6], peut aussi s’expliquer non seulement par notre perception stéréotypée de l’autre, mais aussi par notre organisation sociopolitique, ou par ce que Dozier appelle lui-même le « système de sens »  en vigueur, c’est-à-dire l’ensemble de nos croyances et convictions, bref l’idéologie qui nous détermine à haïr ou qui fait prospérer notre pulsion de haine[7].

Nous pensons que le haineux n’est pas absolument déterminé par des gènes qui le prédisposeraient à l’élaboration des discours de haine dans des plateformes numériques, sinon la condamnation de ces sortes de discours n’aurait pas de sens.

Si la haine était biologiquement fondée, nous serait-il encore permis d’espérer pouvoir la réprimer sans préalablement devoir corriger les tares de la nature humaine ? Si on n’a jamais condamné qui que ce soit d’avoir un bagage génétique propice au gigantisme ou au nanisme, de quoi accuserait-on celui qui, prétend-on, est génétiquement programmé pour adresser des messages de haine à son semblable ?

Ces questions sont l’expression du problème de la détermination des fondements des discours de haine qui prospèrent au Cameroun à la faveur des réseaux sociaux numériques.

II-Les discours de haine et leurs fondements

         Déterminer les fondements des discours de haine revient à comprendre pourquoi leurs auteurs se rapportent à leurs destinataires sur le mode d’une détestation dont l’hypertrophie peut plonger la société camerounaise dans le chaos. Il s’agit donc de sonder les motivations des auteurs de tels discours, afin de savoir pourquoi le haineux choisit de cibler soit telle ou telle personne, soit telle ou telle communauté ethnique dans le dessein de la blesser ou de la vilipender[8], en recourant à un registre lexical particulièrement riche en invectives, diffamations, calomnies et imprécations.

Pour bien comprendre les fondements des discours de haine, il importe aussi de prendre en considération la contradiction sur le mode de laquelle le réel s’oppose au virtuel. Les possibilités discursives qu’offrent les réseaux sociaux numériques sont si considérables qu’elles prédisposent à l’abus de la liberté d’opiner et de juger tous ceux pour qui les plateformes numériques sont des occasions en or massif pour déblatérer facilement sur autrui, souvent au moyen d’une identité cryptée. Ainsi, à la manière d’un sniper bien embusqué, l’auteur d’un discours de haine peut, grâce à un faux profil, cribler facilement sa cible d’imprécations.

En effet, c’est dans le cyberespace que les discours de haine s’élaborent facilement par-delà les normes répressives que pourraient instrumentaliser les maîtres du pouvoir dans l’espace réel pour normer l’expression de l’humanité et de la citoyenneté des personnes. C’est effectivement en ligne que les auteurs de ce type de discours peuvent facilement doter l’expression de leurs sentiments et de leurs pensées du coefficient de malveillance et de méchanceté qu’ils veulent leur affecter.

Quand ils ne sont pas la conséquence de la pression de l’ordre des stéréotypes en vigueur auxquels on n’oppose pas souvent une résistance critique de taille, les discours de haine sont symptomatiques du temps d’adversité politique et économique. Les contextes sociopolitiques problématiques sont effectivement les terreaux fertiles pour la diabolisation et la stigmatisation de l’Autre. Si le Même a tendance à diaboliser et à stigmatiser l’Autre en période de crise, c’est parce qu’il se le représente comme le facteur des maux qui minent la société et qui font peser une lourde hypothèque sur son aspiration à être et à exister. Il s’indigne alors de devoir supporter la présence et l’existence de celui qu’il prend non seulement pour la source de ses frustrations personnelles, mais aussi celle des malheurs de sa communauté idéologique ou ethnique d’appartenance. Aussi prend-il, sans aucun examen préalable, la présence et l’existence de l’Autre pour des modes d’expression d’une malédiction qu’il croit pouvoir exorciser symboliquement en lui proférant des insultes ou des imprécations.

Pour avoir la pleine mesure de la dangerosité des discours de haine pour le vivre ensemble, il convient d’en analyser les manifestations et les conséquences.

III-Les manifestations et les conséquences sociopolitiques des discours de haine

Les discours de haine qui écument les réseaux sociaux numériques sont aussi l’indice de perception de l’état de délabrement éthique et politique de notre cohésion sociale. Si ce qui devrait être refoulé prospère paradoxalement dans les réseaux sociaux numériques, c’est parce que ceux qui émettent de tels discours n’espèrent plus rien d’une relation sociale qu’ils croient devoir soumettre au principe de déliaison, compte tenu du fait qu’elle n’est plus, à leur goût, susceptible d’enrichir et d’entretenir un vivre ensemble juste et pacifique. On en arrive là lorsque le Même ne souffre plus que s’impose à lui une présence collatérale qu’il croit coupable non seulement de compromettre son aspiration à être et à exister, mais aussi de risquer de polluer son identité. La profération des insultes ou des imprécations et la tendance à la dénonciation calomnieuse et diffamatoire qui s’ensuivent, se fondent sur la peur éprouvée par le Même de cohabiter avec l’Autre qu’il se représente comme le vecteur directeur d’un mal qu’il ne peut exorciser qu’au terme d’un sacrifice rituel consistant à le diaboliser et à le stigmatiser dans les réseaux sociaux numériques.

La haine idéologique, politique et ethnique caractéristique des polémiques dans lesquelles les Camerounais s’investissent fougueusement dans les réseaux sociaux numériques se manifeste souvent à travers différents actes de langage dont la diabolisation et la stigmatisation de l’Autre sont les principaux points d’intersection. Dans ces actes de langage, l’énonciation fait toujours place à la dénonciation, à partir d’une méthodologie dont les défauts s’expliquent par le fait que le discursif se laisse dominer soit par l’émotionnel, soit par l’ordre des stéréotypes en vigueur. La diabolisation et la stigmatisation caractéristiques des discours de haine s’opère habituellement à travers des narratifs astucieusement élaborés à la faveur de la fictionnalisation des faits ou de la factualisation forcée des éléments de langage à employer dans le dessein malveillant, voire méchant d’abominer le différent ou de le vouer aux gémonies.

L’une des conséquences de cela est que les Camerounais ne se considèrent plus comme des êtres pouvant avoir en partage une même communauté de desseins et de destin. À cause de la haine qu’ils éprouvent les uns envers les autres, et qu’ils expriment facilement à travers les médias sociaux numériques, ils désespèrent de jouir de la même humanité et de la même citoyenneté. Cette haine s’accompagne d’un sentiment d’inimitié qui peut atteindre son paroxysme si sa tendance à l’hypertrophie n’est pas jugulée. La médiatisation constante de la haine idéologique, ethnique et politique est de nature à susciter un ethos rédhibitoire à la construction d’un con-vivre pacifique.

Lorsque les Camerounais s’engagent fougueusement dans les polémiques politiques suivant la nécessité psychologique que l’émotionnel impose au discursif, ils font cyniquement l’impasse sur l’éthique de la tolérance de la différence devant gouverner le vivre ensemble. Le risque est alors grand qu’ils passent du mot à la chose, en mettant à exécution les menaces symboliquement formulées par eux dans les réseaux sociaux numériques. Le Cameroun peut-il encore espérer pouvoir inscrire son existence politique dans la durée, s’il arrivait aux Camerounais de cesser de se contenter de symboliser leur haine idéologique, politique ou ethnique au moyen des mots pour fonder effectivement les rapports intersubjectifs et interethniques sur une réelle agonistique propice à la guerre civile ? En dessinant le diable sur les murs de cette maison commune qu’est le Cameroun, ses occupants ne prennent-ils le risque inconsidéré de le voir en devenir à la fois le maître et le possesseur ?

Nous pensons donc que les discours de haine comportent des défis éthiques et politiques qu’il s’agit de relever pour le bien des Camerounais.

IV-Les défis à relever pour que le Cameroun évite de sombrer dans une tragédie politique

Bien que les discours de haine puissent avoir un effet cathartique, notamment lorsqu’ils permettent à ceux qui les tiennent dans les réseaux sociaux numériques de verbaliser, pour pouvoir l’expulser, la haine qu’ils éprouvent réellement envers un Camerounais, un groupe de Camerounais ou une communauté ethnique, les charges de destruction dont ils sont porteurs sont dangereuses pour le con-vivre. Pour cette raison, l’usage des réseaux sociaux numériques doit être régulé. Cela exige qu’on convienne de la qualité des normes dont l’application peut prévenir ou minimiser ce phénomène dont la prévalence est actuellement récurrente dans les réseaux sociaux numériques.

Mais comment pouvoir réguler l’usage des réseaux sociaux numériques, sans risquer de soumettre la Cameroun à la politique disciplinaire que dénonce Michel Foucault dans Surveiller et punir ? Peut-on parvenir à juguler le développement des discours de haine dans les réseaux sociaux numériques, en évitant, par exemple, l’écueil de la censure, cette muselière dont le pouvoir d’étouffer l’expression de l’humanité et de la citoyenneté des personnes est avéré ? De quelle pertinence l’approche par la régulation peut-elle être si elle s’accompagne nécessairement du risque de mettre la liberté d’opiner et de juger en péril ?

Combattre les discours de haine par la régulation de l’usage des réseaux sociaux s’accompagne aussi de la difficulté de trouver une définition consensuelle à partir de laquelle on peut précisément identifier de tels discours, car ce qui passe pour l’expression de la haine véhiculée en ligne par certains Camerounais est diversement apprécié dans notre pays : ceux qui tiennent des discours de haine dans les réseaux sociaux numériques sont parfois considérés comme d’héroïques sycophantes dont la témérité est célébrée en fonction de la qualité de la référence sociopolitique ciblée par leurs discours. Dans ce cas, les discours de haine sont conçus comme des dénonciations fort utiles dans le cadre des opérations d’hygiène et de salubrité éthique et politique. Par conséquent, ce que certains prennent pour des discours de haine, d’autres se le représentent plutôt comme de pertinentes dénonciations ayant pour fin de protéger le Cameroun de ce qui est susceptible de le détruire. Leurs interventions dans les réseaux sociaux numériques apparaissent plutôt comme l’expression de l’activisme des lanceurs d’alerte, qui laisse augurer que le Cameroun est politiquement en danger.

En plus, ne pouvant pas contraindre les utilisateurs camerounais des réseaux sociaux numériques à préférer les discours d’amour aux discours de haine, l’approche par la régulation s’avère limitée. Personne ne pouvant devoir aimer celui à qui il préfère plutôt vouer sa haine, l’approche par la régulation nous apparaît comme problématique en soi : pratiquement éprouvée par le défaut d’universalité consécutif à l’hétérogénéité des normes destinées à la délictualisation ou à la criminalisation des discours de haine, cette approche ne peut pas suffire à combler les attentes liées à la réduction du taux de récurrence de ces sortes de discours dans les réseaux sociaux numériques. La disparité des normes y afférentes fait le jeu des plateformes numériques (Facebook, Youtube, Instagram, etc.) que sollicitent ceux qui croient que la situation d’inconfort existentiel dans laquelle ils se trouvent au Cameroun est le fait de ceux à qui ils s’adressent à travers un mode de communication marqué du sceau de la haine.

À l’approche par la régulation, on peut associer l’approche par la répression fondée sur la détection électronique des discours de haine. Parce qu’ils transforment les plateformes numériques en scènes de combat dans lesquelles l’agonistique impose sa nécessité à la dialectique, les discours de haine doivent être réprimés. Pour leur efficacité, les différentes formes de lutte contre les discours de haine dans les réseaux sociaux numériques doivent mutualiser les stratégies qui les sous-tendent dans la perspective de leur globalisation.

Mais, cette approche, si pertinente puisse-t-elle être, doit, pour des besoins d’efficacité, surmonter deux principales difficultés :

  1. la difficulté de détecter efficacement, au moyen de la technologie électronique, les contenus des discours qui véhiculent une haine dont l’expression  parfois si subtilement cryptée par certains procédés stylistiques qu’elle devient presque indétectable par le génie logiciel de l’intelligence artificielle ;
  2. la difficulté de préserver la liberté d’opiner et de juger, en recourant à la répression des discours de haine par voie de censure ou de poursuites judiciaires.

C’est pour toutes ces raisons que l’approche par l’éducation à un usage responsable des plateformes numériques est à promouvoir davantage. Il s’agit, dans le cadre d’une telle éducation, de mettre l’accent sur la dangerosité des discours de haine pour le con-vivre et sur leur défaut de pertinence éthique, compte tenu du fait que la maxime de l’agir de ceux qui se délectent à proférer des insultes et des imprécations aux autres, ne peut jamais devenir une règle universelle, puisque personne ne peut jamais éprouver du plaisir à être, à son tour, l’objet de la haine vouée à autrui à travers les réseaux sociaux numériques.

Conclusion

         Parce que la violence symbolique des discours de haine que véhiculent les réseaux sociaux numériques peut se réaliser, l’usage des réseaux sociaux numériques doit être régulé, en dépit des difficultés que cela comporte. La cybersocialité à construire pour consolider le lien social entre les Camerounais et cimenter leur patriotisme en dépend. Une bonne gouvernance des réseaux sociaux numériques est, dans ce cas, à concevoir et à élaborer à partir d’une éducation à la citoyenneté propice à l’usage responsable des plateformes numériques. Sa globalisation est d’autant plus impérative que le phénomène à combattre est mondial.

 

Bibliographie

Dozier, Rush W. La Haine. Comprendre et éliminer la haine, traduit de l’américain par Paule Noyart, Les Éditions de l’Homme, 2003.

Bailly, Lorenzi, Moïse, Claudine, « Discours de haine et radicalisation ». Accès : https://books.openedition.org/ensedition/44200?lang=fr

Foucault, Michel, L’Ordre du discours : leçon inaugurale au Collège de France prononcée le 2 décembre 1970, Paris, Gallimard, 1971.

L’Heuillet, Hélène, Tu Haïras ton prochain comme toi-même. Penser la haine de notre temps, Paris, Albin Michel, 2017.

Monnier, Angeliki, Seoane, Annabelle, « Discours de haine sur l’internet », in Publictionnaire. Dictionnaire encyclopédique et critique des publics. Mis en ligne le 12 juin 2019. Accès : http://publictionnaire.huma-num.fr/notice/discours-de-haine-sur-internet/. Consulté le 24 novembre 2023.

Monnier, Angeliki, Seoane, Annabelle, Hubé, Nicolas et Leroux, Pierre, « Discours de haine dans les réseaux socionumériques », in Mots. Les Langages du politique, n° 125, pp. 9-14. Accès :

https://journals.openedition.org/mots/27808

https://doi.org/10.4000/mots.27808. Consulté le 24 novembre 2023.

Ramonet, Ignacio, La Tyrannie de la communication, Paris, Galilée, collection « L’espace critique », 1999.

Rycroft, Charles, Dictionnaire de la psychanalyse, Paris, Hachette, 1972.

Vicari, Stefano, « Discours de haine (?) dans les réseaux sociaux numériques : le cas de #commentfairepourqueleshommesarretentdevioler », in Repères DoRIF, n° 26 – Les discours de haine dans les médias : des discours radicaux à l’extrémisation des discours publics, DoRIF Univerità, Roma, novembre 2022, https://dorif.it/reperes/stefano-vicari-discours-de-haine-dans-les-reseaux-sociaux-numeriques-le-cas-de-commentfairepourqueleshommesarretentdevioler/

Consulté le 24 novembre 2023.

 

Lucien AYISSI

Philosophe

 

[1] Charles Rycroft, Dictionnaire de la psychanalyse, version française par Jeannine Kalmanovitch, Paris, Hachette, 1972, p. 113.

[2] Rush W. Dozier, La Haine. Comprendre et éliminer la haine, traduit de l’américain par Paule Noyart, Les Éditions de l’Homme, 2033, p. 9.

[3] Ibid., p. 16.

[4] Ibid., pp. 16-22.

[5] Ibid., p. 20.

[6] Ibid., p. 14.

[7] Ibid., pp. 23-28.

[8] Stefano Vicari, « Discours de haine ( ?) dans les réseaux sociaux numériques : le cas de #commentfairepourqueleshommesarretentdevioler », in Repères DoRIF, n° 26 – Les discours de haine dans les médias : des discours radicaux à l’extrémisation des discours publics, DoRIF Univerità, Roma, novembre 2022, https://dorif.it/reperes/stefano-vicari-discours-de-haine-dans-les-reseaux-sociaux-numeriques-le-cas-de-commentfairepourqueleshommesarretentdevioler/

Consulté le 24 novembre 2023.

 

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