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28 novembre 2014 5 28 /11 /novembre /2014 05:23

Selon Pierre Péan, dont l’appétit du scandale et la recherche morbide du scoop sont connus de tous, Ali ne serait pas le fils d’Omar, comme si ce dernier l’invitait dans son laboratoire à prendre part, en tant que témoin oculaire ou assisté, à l’opération aphrodisiaque par laquelle les parents espèrent, à travers ce qui est à la fois un plaisir et une affaire, pouvoir s’auto-cloner et s’immortaliser par la procréation.

Même si, par hypothèse, c’était le cas, cela changerait-il quelque chose au fait qu’Ali Bongo est politiquement et économiquement gonflé de nobles ambitions pour son pays, le Gabon ? En attendant que Péan donne la preuve que le rapport de filiation est toujours naturellement ou essentiellement déterminé, à qui ferait-il croire que le christianisme pourrait être éthiquement dépourvu de sens au motif que Jésus ne serait peut-être pas le fils de Joseph le charpentier ?

Ces doutes indiquent combien le système de domination globale, qui est régie par l’idéologie de l’humiliation et de la légitimation de l’exploitation des autres, et que fait davantage prospérer le nouvel ordre marchand établi par la mondialisation, tend, à tout prix, à persévérer dans son être.

Si la faute d’Ali est de refuser de reproduire l’existant et de problématiser le nouvel ordre marchand dont se nourrit le système mondial de domination et d’exploitation des faibles, en dénonçant notamment l’expression de ses gargantuesques appétits financiers, alors il est souhaitable, pour son pays, qu’il ne soit pas le fils de son père ou, comme c’est en réalité le cas, qu’il soit un vrai parricide.

Pr. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé I (Cameroun)

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