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13 juin 2020 6 13 /06 /juin /2020 19:08

Les policiers qui ont tué George Floyd, qu’on identifie improprement comme étant un afro-américain alors que Donald Trump n’est pas présenté comme un germano-américain, étaient trop stupides pour comprendre qu’en réservant un tel sort à un être humain, ils porteraient une grave atteinte à l’humanité tout entière. Ils n’auraient probablement pas tué George Floyd s’ils avaient prévu que le monde entier s’en indignerait et que tous les damnés de la terre se reconnaîtraient à travers la figure pourtant particulière de la victime de leur sauvagerie. Ils étaient effectivement trop bêtes pour prévoir qu’en faisant valoir la pulsion de leur racisme anti-noir, ils réveilleraient la conscience de tous ceux qui, dans le monde entier, vivent l’expérience de l’exclusion, de la marginalisation et de la stigmatisation du fait de la différence qu’ils n’ont pas choisie d’afficher, mais qu’ils ne peuvent pas ne pas exhiber.

De quelle exemplarité les États-Unis d’Amérique peuvent-ils se targuer pour continuer de se constituer légionnaires du Bien et, pour cette raison, s’en prendre violemment aux Rogues States ou aux « pays de merde », lorsqu’on sait qu’ils ne parviennent pas, même au XXIe siècle, à résoudre avec bonheur les questions liées au vivre-ensemble au moyen de la tolérance de la différence ?

Compte tenu du fait que ce qui est arrivé à Minneapolis est non seulement métaphorique, mais aussi et surtout emblématique de toutes les crises de la tolérance de la différence, ceux qui s’enferment dans le ghetto de leurs préférences sympathiques d’essence sectaire ou ethnique, doivent s’attendre, tôt ou tard, à la réprobation universelle du fait qu’ils condamnent le Différent à l’exclusion, à la marginalisation, à la stigmatisation et même à la disparition.

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

 

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