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15 juin 2013 6 15 /06 /juin /2013 09:12

 

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Communication faite le 12 juin 2013 dans le cadre des mercredis des grandes conférences de la Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines de l’Université de Yaoundé I.

 

 

Résumé

 

         Se représenter les projets structurants comme ce dont la réalisation va s’accompagner d’une plus-value économique et d’heureuses incidences sociopolitiques revient à leur reconnaître, à la limite du fétichisme, une causalité à la fois économique et sociopolitique. Le problème que peut poser un tel fétichisme, c’est celui de l’actualisation de cette double causalité dans le sens de la réduction de la pauvreté dont certains Camerounais sont victimes et qui les empêche de donner à leur humanité et à leur citoyenneté la possibilité de bien s’exprimer dans un monde de plus en plus chargé d’adversité. Comment pouvoir réaliser les projets structurants de Lom Pangar, Memve’ele ou de Mekin, etc.[1], de manière à leur donner une véritable dimension sociale dans un environnement encore dominé par l’ethos de la prédation ? telle est la question axiale autour de laquelle s’articule la présente réflexion.

 

Introduction

 

Réfléchir sur la métaphysique et la téléologie des projets structurants ne revient pas à faire de ceux-ci des abstractions ou de simples êtres de raison que le politique se plairait à créer et à instrumentaliser à des fins démagogiques. Il s’agit encore moins de fictionnaliser ces projets dont l’intérêt national n’est plus à démontrer, au seul motif qu’ils relèvent, comme tels, du non-encore-là, c’est-à-dire d’une topologie évidemment négative. S’intéresser à la métaphysique et à la téléologie des projets structurants, c’est plutôt penser leur raison première, ainsi que leur raison dernière, en soumettant notamment la causalité dont ils sont chargés et les objectifs auxquels ils sont subordonnés à la sanction d’une réflexion dont la dynamique conceptuelle ne peut pas ne pas prendre en compte l’ethos hégémoniquement déterminant dans le contexte où ces projets doivent se réaliser. Autrement dit, la logique de la rationalité prédatrice qui structure les institutions aussi bien que la psychologie des acteurs appelés à les animer est-elle de nature à assurer aux projets structurants la dimension sociale dont leur réalisation doit s’accompagner ?

La dynamique réflexive de cette communication comporte trois principales articulations : la première est intitulée : « Du structurant au structuré : le schéma déterministe dans lequel sont représentés les projets structurants ». La deuxième articulation s’intitule : « Les problèmes liés au fétichisme économique et sociopolitique des projets structurants ». La troisième articulation porte sur la formulation des propositions et suggestions relatives à la réalisation des projets structurants.

 

I-Du structurant au structuré : le schéma déterministe dans lequel sont conçus les projets structurants

 

         Si les projets dont il est question ici sont dits structurants, c’est parce qu’on leur reconnaît le pouvoir de susciter des effets de nature à accroître l’offre économique du Cameroun aux plans productif, industriel et technologique. Leur impact sur l’économie nationale et sous-régionale aura, dit-on, d’heureuses conséquences sociales en termes de réduction de la pauvreté et de facilitation de l’accès des Camerounais à l’emploi et à plusieurs produits de consommation que sont l’électricité, le gaz, etc. S’ils sont dits structurants, c’est justement parce qu’ils sont supposés pouvoir structurer le développement du Cameroun, de manière à lui donner l’impulsion économique dont il a besoin pour devenir un pays émergent à l’horizon 2035.

         C’est à travers cette représentation que les projets structurants nous apparaissent comme inscrits dans un schéma métaphysique de type déterministe dont la téléologie est de faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. Dans un tel schéma, la cause est nécessairement quelque chose de structurant, compte tenu de l’efficacité dont elle est constitutionnellement ou métaphysiquement dotée. Les effets qu’elle produit sont non seulement la preuve factuelle de cette efficacité, mais aussi celle de son intentionnalité : l’effet est ce vers quoi la cause est dirigée ou orientée ; c’est sa fin ou son télos. C’est ainsi que la relation bipolaire qui est construite entre la cause et son effet apparaît comme celle qui existe entre le structurant déterminant et le structuré déterminé. Il va sans dire que dans le déterminisme classique, cette relation relève, compte tenu de sa nécessité, du fixisme essentialiste. Dans ce dernier, la cause est toujours, par nature, engagée dans une relation de parité fixe avec l’effet dont elle est virtuellement porteuse. Dans ce cas, elle ne peut pas ne pas produire l’effet dont elle est métaphysiquement le fondement et qui se présente, dans sa forme actualisée, comme son telos, sa visée ou sa fin.

Si les projets structurants sont pensés dans cette grille d’intelligibilité métaphysique qui met en perspective leur dimension sociale, c’est certainement parce les calculs économiques des experts permettent, suivant le principe de causalité qui régit ce paradigme, de déduire d’heureux effets sociaux de la réalisation des projets structurants. En plus de la pertinence de ces calculs économiques qui a facilité le bouclage ou le closing financier de ces projets, il y a aussi le fait les projets structurants correspondent aux stratégies de développement du politique, déterminé à apporter des réponses appropriées aux questions économiques et sociales de l’heure. Dans un contexte chargé d’adversité, tant les questions relatives au traitement approprié des impératifs historiques est difficile, compliqué qu’il est par le fait que la temporalité de la plupart des Camerounais est constamment définie par l’angoisse existentielle et la peur des lendemains incertains, les projets structurants apparaissent comme ce qui a le pouvoir de réduire la compression dont la causalité individuelle et collective est l’objet. L’espoir de voir ces projets produire, au Cameroun, les effets qu’ils ont produits ailleurs est si considérable que le politique a fini par les doter d’une double causalité économique et sociopolitique, sans s’inquiéter qu’elle puisse poser de réels problèmes d’efficience. En d’autres termes, sans la garantie que le structurant peut donner la preuve de son efficacité économique et sociopolitique, le politique a spontanément établi entre ce dernier et le structuré une relation de causalité économique dotée d’une intéressante dimension sociale.

Après avoir reconnu aux projets structurants le pouvoir de réaliser nos rêves économiques et nos souhaits sociopolitiques même les plus délirants, le politique conclut qu’ils vont nécessairement s’accompagner du phénomène de la réduction du chômage et de la bonification de la qualité de vie de beaucoup de Camerounais. Ainsi, à l’horizon 2020, par exemple, 70% de ménages camerounais auront accès à la jouissance de l’énergie électrique contre 30% en 2009 ; la meilleure offre énergétique dont le Cameroun sera désormais capable d’assurer aussi bien à ses populations qu’à celles de la sous-région est un important gage d’industrialisation qui va s’accompagner de la création de nombreux emplois directs[2] et autres activités génératrices de revenus. En ajoutant à tous ces avantages ceux liés au développement du secteur des transports routiers et maritimes, le Cameroun verra sa croissance économique s’inscrire dans la durée, toute chose qui est de nature à stabiliser la paix sociale.

         C’est avec cet optimisme économique dont la formulation officielle est empreinte de messianisme que nous sont présentés les projets structurants dans leur causalité économique et leur dimension sociale. L’expression de cet optimisme est d’autant plus considérable qu’on fait, dans tous les discours officiels, l’impasse sur les problèmes liés au fétichisme des projets structurants dans une métaphysique problématique, puisqu’elle ne tient ni compte des risques d’appauvrissement de la causalité qu’on leur reconnaît par les acteurs de la prédation sociale, ni de la possibilité que les aléas économiques d’un monde financièrement instable frappent d’inefficience les projets à partir desquels on espère impulser le développement du Cameroun, de manière à en faire un pays émergent à l’horizon 2035.

 

II-Les problèmes liés au fétichisme des projets structurants

 

        En dépit de l’épitémophobie et de la technophobie des irrationalistes qui ne se lassent pas, même dans nos universités, d’emboucher les trompettes de la critique contre la raison, la science et la technique, il est louable de constater que le Cameroun se résout, à travers les projets structurants, à emprunter la voie royale du développement, celle que l’Europe a eu la bonne idée d’emprunter dès le XVIIème siècle, en adoptant le projet baconien de la science pour sortir des impasses sociopolitiques dans lesquelles l’a conduite l’obscurantisme moyenâgeux. En figurant les projets structurants parmi les conditions de possibilité de son émergence, le Cameroun rend tacitement un hommage à la rationalité technoscientifique et donne par là la preuve que la voie de l’irrationalisme est l’impasse dont il doit résolument sortir pour donner à l’expression de l’humanité et de la citoyenneté des Camerounais une bonne tonalité existentielle. Fonder l’émergence du Cameroun sur la réalisation des projets structurants technoscientifiquement déterminés, correspond parfaitement au prométhéisme de Marcien Towa[3] qui établit, à la suite de Francis Bacon[4] et de René Descartes[5], que la science et la technologie sont les garants du développement et de l’émancipation des peuples et des États.

Toutefois, l’intérêt économique et sociopolitique des projets structurants ainsi que les rêves et les fantasmes qu’ils suscitent, sont tels qu’on en parle comme s’ils étaient, en soi, doués de pouvoirs magiques susceptibles d’améliorer, comme par enchantement, le paysage économique et social du Cameroun. Les discours officiels sont si fortement dosés de messianisme quand il s’agit de présenter les atouts économiques et sociaux des projets structurants que ces derniers nous apparaissent comme ce qui résoudra, à terme, l’essentiel des problèmes de développement du Cameroun. Le pouvoir de fascination quasi érotique que cette représentation des projets structurants exerce sur la psychologie des Camerounais a pour conséquence immédiate de tuer ou tout au moins d’anesthésier le pouvoir de vigilance critique qu’ils devraient continuer d’exercer même sur des projets aussi économiquement attrayants et socialement prometteurs que ceux-là. Le fétichisme des projets structurants réside précisément dans cette croyance, certes compréhensible, mais qui peut être démentie ou contredite par les faits dont la sévérité est telle qu’ils peuvent lui opposer une expérience amère.

Ce fétichisme est tel que la plupart des Camerounais perdent leur esprit critique, puisqu’ils n’arrivent plus à s’interroger, par exemple, sur la possibilité que ces projets dont on leur vante officiellement les avantages aient finalement la plus-value économique et sociopolitique escomptée dans un environnement dominé par un ethos structurant à la faveur duquel prospère la prédation sociale. Comment pouvoir donc s’assurer que la causalité économique et sociopolitique qu’on reconnaît à ces grands projets ne sera pas appauvrie par les difficultés qui minent la gouvernance camerounaise et au rang desquelles il y a notamment les contraintes liées aux pesanteurs bureaucratiques, la crise de la transparence et la prévalence des comportements particularistes, très souvent caractérisés par la tendance à donner aux préférences appétitives des individus ou de leur groupe d’appartenance la préséance qu’elles ne devraient jamais avoir relativement à l’intérêt général ?

Qu’est-ce qui peut nous garantir que l’efficience du structurant ne sera pas réduite par la nécessité que les appétits dévorants des prédateurs et autres asticots sociaux pourront, dans un contexte considérablement gangrené par la corruption, facilement imposer à son être, avec pour conséquence la création d’autres îlots de prospérité ou l’accroissement de ceux qui existaient déjà ? Puisqu’il y a aussi des raisons de penser que ces projets structurants peuvent être d’astucieux prétextes, pour les gestionnaires du Grand capital de recoloniser nos territoires pour en exploiter les ressources, nul  ne peut assurer qu’ils connaîtront un sort plus glorieux que celui des célèbres « éléphants blancs » dont l’impact économique et social n’a pas été à la mesure de l’importance de l’investissement consenti pour leur réalisation.

Si la dimension sociale des projets structurants consiste, pour l’essentiel, à réaliser l’aspiration des Camerounais à bien actualiser leur humanité et leur citoyenneté grâce à un meilleur accès aux commodités de la vie moderne, que deviendra une telle aspiration une fois que les projets structurants auront été conduits à leur terme ? Si le développement peut aussi se concevoir comme le déploiement historique grâce auquel l’être sort de sa contracture initiale non seulement pour se régénérer ou persévérer dans son être, mais aussi et surtout pour pouvoir agrémenter sa vie dans le temps grâce à l’amélioration qualitative de celle-ci, pourrons-nous réaliser un tel développement humain en comptant sur ce dont l’efficacité peut être problématisée par les vicissitudes de l’histoire ?

La possibilité de sous-traiter l’expertise des autres par les entreprises locales est-elle de nature à développer chez les sous-traitants camerounais le sens de l’innovation technologique susceptible de permettre, à l’avenir, une création des biens et des richesses made in Cameroon, pouvant soutenir durablement la prospérité du Cameroun et le bien-être des Camerounais ?

On ne peut répondre adéquatement à cette dernière question que s’il est établi que les projets structurants s’accompagnent du phénomène de l’appropriation de l’esprit de la technoscience qui sera instrumentalisée au cours de leur réalisation, afin qu’à l’avenir les problèmes de maintenance des équipements installés puissent se résoudre suivant le principe d’autonomie d’une volonté de développement à la fois réelle et durable.

Ce sont là quelques-unes des interrogations qu’on ne formule pas beaucoup au sujet des projets structurants auxquels on reconnaît, par excès d’optimisme économique et sociopolitique, une causalité qui n’est pas toujours assurée même dans les schémas déterministes formels. À ces interrogations, on peut ajouter des inquiétudes relatives aux problèmes d’ordre anthropologique et écologique que de bonnes études d’impact sont censées prévenir, si on ne tient pas à ce que la réalisation des projets structurants produise des effets sociaux pervers.

 

III-Propositions et suggestions

 

         Étant donné qu’on peut affecter à tout projet un coefficient d’incertitude, tant sa conception et sa réalisation sont fonction de variables aléatoires, il importe que les projets structurants soient suffisamment pensés et encadrés, pour qu’ils aient la dimension sociale attendue.

         En plus de devoir les fonder sur le principe de précaution en vertu duquel les risques environnementaux et sanitaires qu’ils comportent doivent être pris en compte[6], il faut soumettre leur réalisation à la sanction d’une éthique prospective qui, comme le soutient Hans Jonas dans Le principe responsabilité, doit faire de la nature à transformer et à exploiter un sujet éthique et de la responsabilité à l’égard des générations futures la finalité de notre agir. Par conséquent, la réalisation des projets structurants ne doit pas se faire dans l’oubli de l’humanité des personnes et des communautés qui habitent les sites concernés. Les emplois directs qui y seront créés, tout comme les activités génératrices de revenus qui vont s’y développer ne peuvent pas compenser les sinistres consécutifs à la réalisation desdits projets. Compte tenu du fait que la vulnérabilité des populations locales va nécessairement s’accroître du fait qu’elles seront anthropologiquement déstabilisées dans un environnement profondément modifié, il faut anticiper les problèmes liés aux risques environnementaux et sanitaires auxquels ils feront inévitablement face, de manière à prévoir les moyens appropriés à les résoudre ou à les réduire. C’est ainsi que le rêve caressé par elles de jouir des avantages sociaux des projets structurants ne se muera pas en cauchemar.

         L’État camerounais, à travers le Ministère des finances, s’est doté d’appréciables instruments fiscaux d’accompagnement de l’investissement au Cameroun. En dépit de leur caractère incitatif, ces mesures fiscales de promotion de l’investissement dans les secteurs gazier, minier ou pétrolier ne sauraient suffire, si l’environnement éthique continue d’être dominé par l’ethos de la prédation. L’opération de salubrité éthique, improprement appelée « opération Épervier », doit donc se poursuivre, afin que les prédateurs et autres asticots sociaux encore en service dans nos diverses administrations soient dissuadés de prendre possession des projets structurants de manière à en annuler les heureux impacts économiques et sociopolitiques. Parce que la répression la plus brutale ne pourrait suffire à assainir un environnement aussi pathologiquement affecté par la corruption que le nôtre, il convient d’associer aux mesures répressives la promotion d’une pédagogie citoyenne, gage d’une éthique républicaine. Sans cette pédagogie citoyenne qui consiste dans l’exercice constant, et non intermittent, des normes publiques de référence, la prospérité des comportements prédateurs est assurée pendant que l’émergence du Cameroun est hypothéquée.

         Enfin, pour que les projets structurants apportent aux questions d’émergence et de développement qui se posent au Cameroun des réponses dont la pertinence s’inscrit dans la durée, il faut que notre pays ait des ressources humaines de très bonne qualité. C’est donc à l’université, et à travers elle toutes les autres institutions de formation des Camerounais, qu’incombe le devoir de former des intelligences qui soient en mesure de faire prospérer dans le temps ces grands projets de développement. Sans une expertise locale de très bonne qualité, le Cameroun est voué à être technoscientifiquement colonisé par les autres et à voir, par conséquent, se briser son rêve d’être un pays émergent. Ne pouvant pas innover à partir des technologies instrumentalisées dans le cadre de la réalisation des projets structurants, il sera, dans le meilleur des cas, voué à la reproduction mimétique des technologies des autres ; dans le pire des cas, il devra éternellement se contenter de l’assistance technologique de ceux qui souhaitent qu’il demeure pour eux un intéressant pâturage économique.

 

Conclusion

L’analyse de la causalité économique et sociopolitique qu’on reconnaît aux projets structurants, permet de constater qu’on se les représente dans une métaphysique dominée par un schéma déterministe où ils sont articulés à une téléologie bien déterminée : l’amélioration qualitative de la vie des Camerounais et l’émergence du Cameroun à l’horizon 2035. Mais, si la pertinence de la relation de causalité qu’on établit entre les projets structurants et leurs effets sociopolitiques peut se vérifier dans la dimension formelle d’une métaphysique déterministe, on court le risque de sombrer dans le fétichisme lorsqu’on croit qu’une telle relation peut facilement se vérifier dans l’ordre de ce qui comporte nécessairement un coefficient d’incertitude. Dans les faits, cette relation peut ne pas se vérifier si les conditions d’efficience des projets structurants ne sont pas suffisamment réunies soit parce que l’environnement éthique est délétère, soit parce que l’environnement économique global est trop critique pour assurer leur prospérité, soit parce qu’on n’a pas su prévoir les risques pouvant frapper de perversité sociale les projets sur lesquels on a pourtant fondé l’espoir de réduire la pauvreté au Cameroun. Pour que les projets structurants aient la dimension sociale escomptée, il faut que l’opération de correction de l’affaiblissement de l’éthique publique se poursuive et s’intensifie, que nos institutions de formation soient suffisamment pourvues en ressources humaines et matérielles pour soutenir, dans le temps, ces grands projets de développement par une expertise technoscientifique de haut niveau. Sans cela, l’onirique et le fantasmatique dans lesquels on se représente les projets structurants risquent de faire place nette au désenchantement économique et à la désillusion sociopolitique.

 

Bibliographie

Bacon, Francis, Novum organum, traduction de Michel Malherbe et Jean-Marie Pousseur, Paris, PUF, 1986.

 

Descartes, René, Discours de la méthode, Paris, GF-Flammarion, 1966.

 

Grison, Denis, Vers une philosophie de la précaution, Paris, L’Harmattan, Collection « Ouverture philosophique », 2009.

 

Grison, Denis, Qu’est-ce que le principe de précaution, Paris, J. Vrin, 2012.

 

Jonas, Hans, Le principe responsabilité, traduction de Jean Greisch, Paris, Flammarion, Collection « Champs », 1979.

 

L’Action, N° Spécial du 06 novembre 2010 : Cameroun, l’année 2010 de Paul Biya.

 

L’Action, N° Spécial/Économie : Après la reprise… la consolidation.

 

Towa, Marcien, L’idée d’une philosophie négro-africaine, Yaoundé, CLE, 1979.

 

 

 

Pr Lucien AYISSI

Université de Yaoundé I (Cameroun)



[1]- Si ceux-ci sont les plus connus, il faut aussi compter le projet Cobalt-Nickel-Manganèse de Nkamouna (coût estimatif 500 millions $), Projet Yard Pétrolier de Limbé (coût estimatif 300 millions $), Projet d’extension de l’aluminerie d’Edéa (coût estimatif  1 800 millions $), Projet d’exploitation du minerai de fer de Mbalam (coût estimatif 3 360 millions $), Projet d’aluminerie de Kribi (coût estimatif 1ère phase 5 000 millions $), Projet de Port en eau profonde de Kribi (coût estimatif 650 millions $), Projet de centrale thermique à gaz de Kribi (coût estimatif 300 millions $), Projet d’extension et de modernisation de la raffinerie de pétrole de Limbé (coût estimatif 600 millions $), Projet de cimenterie de Limbé (coût estimatif 50 millions $), Projet d’exploitation de la bauxite de Minim-Martap et Ngaoundal (coût estimatif 6 000 millions $), Projet de port en eau profonde de Limbé (coût estimatif 800 millions $), Projet d’exploitation du diamant de Mobilong (coût estimatif 1 000 millions $), Projet de construction d’une usine de liquéfaction du gaz naturel à Kribi (coût estimatif  660 millions $), Projet de construction de l’autoroute Yaoundé-Douala (coût estimatif 1 200 millions $), Projet de construction du 2ème pont sur le Wouri à Douala (coût estimatif  170 millions $), Projet de déploiement de la fibre optique au Cameroun (coût estimatif 200 millions $). Source : http://www.prescriptor-consulting.com Babissakana Chairman & CEO, Prescriptor, « Projets structurants et valorisation de la sous-traitance : quelles stratégies en vue de retombées satisfaisantes pour l’économie camerounaise ? ». Communication faite lors du Dîner-débat du GICAM à Douala, le 16 décembre 2009.

[2]- Dans l’interview qu’il a accordée au journal L’Action, N° Spécial/Économie (p. 15), M. Louis Nlend Banack, directeur du projet de construction du port en eau profonde de Kribi, affirme que ce projet va s’accompagner de la création de 20 000 emplois.

[3]- Marcien Towa, L’idée d’une philosophie négro-africaine, Yaoundé, CLE, 1979, p. 55 : « Enfin, nous devons comprendre que la force de la bourgeoisie internationale c’est en définitive la force de la matière domestiquée par la science et la technologie. Si nous voulons être forts nous aussi – et il le faut bien si nous sommes résolus à nous libérer de l’impérialisme européen – il est aisé de voir ce que nous avons à faire : maîtriser à notre tour la science et la technologie moderne pour disposer de la force de la matière, au lieu de nous en prendre au matérialisme de la civilisation industrielle sous prétexte que le Nègre serait essentiellement religieux et spiritualiste. »

[4]- Francis Bacon, Novum organum, traduction de Michel Malherbe et Jean-Marie Pousseur, Paris, PUF, 1986, Aphorisme 3 : « Science et puissance humaines aboutissent au même, car l’ignorance de la cause prive de l’effet. On ne triomphe de la nature qu’en lui obéissant. »

[5]- René Descartes, Discours de la méthode, Paris, GF-Flammarion, 1966, pp. 84-85.

[6]- Denis Grison, Qu’est-ce que le principe de précaution ?, Paris, J. Vrin, 2012, p. 54 : le principe de précaution « est le mode de gestion des risques environnementaux et sanitaires graves et encore incertains dans un monde fragile et complexe (…), le principe de précaution répond, dans des circonstances bien précises, à la question ‘‘Qu’est-ce que nous craignons ?’’ ».

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commentaires

B
Bonjour professeur, j'ai bien aimé l'article sur les projets structurants. D'ailleurs ma thèse porte sur l'evaluation des grandes réalisations le cas du projet de construction de l'autoroute Yaoundé/Douala. Je suis sociologue à l'UYI . j'aimerai avoir votre vision et vos recommandations. Mercie
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