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11 septembre 2021 6 11 /09 /septembre /2021 01:07

Qui a jamais subi avec succès le concours d’entrée dans telle ou telle ethnie ? Que celui qui a échoué à un tel concours adresse une requête en vérification des notes obtenues auprès du jury en charge de cette improbable évaluation.

La question qui est posée ici est rhétorique en soi. En fait, personne ne choisit d’appartenir à telle ou telle ethnie. L’appartenance à une ethnie étant la conséquence inévitable de l’orientation affective plus ou moins délibérée des parents, chacun d’entre nous se retrouve curieusement en train de se vanter d’être ceci ou cela, par-delà la participation de sa propre volonté.

Comment pouvons-nous donc légitimement nous glorifier d’être ethniquement ceci ou cela, alors que nous savons que notre appartenance à telle ou telle ethnie n’est pas le fait de notre pouvoir d’élire ou de choisir ? À quel sort sont voués, dans ce cas, ceux qui résultent de la synthèse ethnique entre le ceci et le cela ?

Si nous appartenons à l’ensemble de référence des êtres humains, à l’intérieur duquel nous nous reconnaissons particulièrement comme étant des Noirs, des Noirs d’Afrique et, en plus, des Camerounais, pourquoi la différence liée au seul fait d’être de telle ou telle ethnie doit-elle primer sur le reste ? En vertu de quelle logique le particulier doit-il prévaloir sur l’universel ?

Pour nous, la préséance accordée à une référence évidemment particulière sur ce que tous les hommes ont en partage est la conséquence de la superstition de l’ethnie. Une telle superstition, dont la dangerosité sociopolitique n’est pas à démontrer, est l’expression de la pathologie des intolérants qui brillent évidemment par leur incapacité à vivre et à exister au pluriel.

 

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

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