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13 septembre 2021 1 13 /09 /septembre /2021 03:17

Le dernier, c’est celui à qui est souvent assignée la tâche ingrate de fermer la porte, parce qu’on estime que c’est effectivement au dernier à entrer dans une salle qu’il incombe le devoir de la fermer après lui. Sauf dans des cas, tout à fait exceptionnels, où les préséances protocolaires exigent que les premiers du rang soient les derniers à entrer dans une salle de cérémonie, le dernier est généralement celui à qui on réserve un strapontin après que les autres ont fini d’occuper les meilleures places.

Comment l’Afrique peut-elle se contenter d’occuper aujourd’hui la dernière place dans une humanité dont elle est pourtant le berceau ? Pourquoi continue-t-elle de s’accommoder d’un strapontin dans une civilisation qu’elle a pourtant inaugurée et à laquelle d’autres se sont copieusement abreuvés pour occuper, dans l’actuel espace-monde, de meilleures places ? Pourquoi se résigne-t-elle à fermer les portes de la civilisation qu’elle a été la première à ouvrir ?

Ce sont là des questions que nous, Africains, devons surtout nous poser. De notre manière d’y répondre dépendront notre devenir et notre avenir dans ce monde où l’affrontement féroce des appétits économiques et politiques peut facilement faire de vous soit des dominants auxquels on doit ouvrir toutes les portes qui donnent accès à l’exploitation et à la pleine jouissance des ressources globales, soit des dominés chargés de fermer lesdites portes dans cet espace-monde où il ne leur est réservé que des strapontins.

L’Afrique doit cesser d’occuper la dernière place dans l’actuel espace-monde pour ne plus devoir ni en fermer les portes après que les autres y ont accédé pour exploiter son contenu et en jouir paisiblement ni se contenter du strapontin qu’ils lui auront réservé.

 

Prof. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

 

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