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6 octobre 2009 2 06 /10 /octobre /2009 02:58

 

 

Article publié dans Éthiopiques. Revue négro-africaine de littérature et de philosophie, N° 79, 2ème semestre 2007, pp. 183-198.

 

Résumé :

 

On a coutume de saisir la notion de violence dans le binôme bourreau-victime. Suivant ce schéma binomial classique, la victime se rapporte à la violence sur le mode du pathos. Au bourreau incombe alors toute la responsabilité de la violence, puisqu’il se l’approprie magistralement pour la mobiliser contre autrui. De ce rapport classique découlent habituellement deux types de perceptions : on perçoit la victime comme une figure sympathique tandis que son bourreau apparaît tout à fait antipathique. Lorsqu’on sort du binôme bourreau-victime pour prendre désormais en compte la perception de la victime par son bourreau et le regard qu’elle jette sur elle-même, la perception classique pose désormais des problèmes de pertinence. Ainsi, selon que la victime est représentée par son bourreau comme la cause principale de sa propre condition, ou lorsqu’elle s’approprie, dans le cadre de la victimisation, le capital de souffrance pour émouvoir l’humanité et faire, par conséquent, souffrir tous ceux qui passent pour ses bourreaux, le statut de la victime n’est plus le même. Dans la perception de la victime par son bourreau, la responsabilité change de pôle ; dans l’appropriation exclusive de la souffrance par la victime, le statut de celle-ci apparaît, paradoxalement, comme un privilège.

C’est à l’analyse de cette dialectique de la violence dans laquelle le statut de la victime apparaît dans sa complexité, que nous allons nous atteler dans cette réflexion.

 

Mots-clés : violence, victime, victimisation, bourreau, dialectique, statut, perception,

                   responsabilité, souffrance, paix.

 

Pr. Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

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