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11 novembre 2006 6 11 /11 /novembre /2006 10:35
   
 
    professeur_ayissi.jpgM. George W. Bush se rend actuellement à l'évidence que l'unilatéralisme de sa politique étrangère est contre-productif. Cette prise de conscience consécutive à l'échec cuisant de son parti lors des récentes élections parlementaires et sénatoriales, est certes tardive. Mais, elle est préférable à vision impolitique du monde qui a motivé le reste de la planète à jeter le doute sur la capacité des Etats-Unis à jouer, avec bonheur, le rôle de locomotive historique de l'humanité. Le bellicisme du gouvernement de Bush, qui aime à se ressourcer idéologiquement dans un messianisme obscurantisant, a permis de comprendre que s'il n'était pas un chef d'Etat, Bush serait un autre Oussama Ben Laden caché dans un coin du Texas et prêt à détruire le reste du monde parce qu'il heurte ses fantasmes ou contrarie son narcissisme. Bush qui  rêve d'organiser des croisades à l'échelle planétaire et qui se prend pour un illuminé à qui son dieu a révélé le devoir de démocratiser l'Afghanistan et l'Irak (contre l'avis des Afghans et des Irakiens), d'assurer la paix aux Américains en désarmant la Corée du Nord, en intimidant la Syrie et en mettant l'Iran sous contrôle atomique, parle difficilement le langage de la paix en Palestine et de la justice entre les pays riches et les pays pauvres très endettés. Le dieu de Bush aurait-il des oeillères au point que les révélations qu'il fait à son élu soient à la mesure de sa perception étriquée du monde? Comment Bush pouvait-il, à la tête de la démocratie la plus avancée du monde, croire pouvoir durablement mener une politique en rupture totale de référence avec la démocratie? C'est la question à laquelle le peuple américain, dans sa grande majorité, a su répondre lors des dernières élections parlementaires et sénatoriales. Ce grand peuple a compris qu'il faut protéger Bush contre lui-même, c'est-à-dire contre l'éthylisme politique de son gouvernement. C'est lorsqu'il est sous étroite surveillance politique dans un gouvernement de cohabitation que Bush peut nous permettre de caresser l'espoir de vivre dans un monde plus sûr. La question à laquelle le peuple américain devra répondre est celle de savoir comment éteindre le gigantesque bûcher que George W. Bush a inconsidérément allumé à Bagdad, mais dont le flammes ne semblent pas intimider ceux qui, en Irak ou ailleurs, ont une aversion insurmontable envers les politiques d'occupation, même lorsqu'elles se fondent sur des prétextes éthiquement honorables pour faire illusion.
Pr Lucien Ayissi
Université de Yaoundé 1 (Cameroun)
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