21 septembre 2007
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Une justice polychrome, c'est-à-dire celle dont les principes varient selon que vous êtes blanc ou noir, voilà ce qui se passe maintenant à Jena, en Louisiane. On croyait que les Etats-Unis, dont la "générosité" dans la distribution des blâmes et des sanctions frise la manie, s'étaient définitivement débarrassés de la terreur du tristement célèbre Ku Klux Klan et d'autres archaïsmes du même genre. Erreur!!! Ce pays qui aime à se présenter comme le paradigme éthique et politique, la référence économique, et qui n'hésite pas à imposer manu militari ses vues et son axiologie aux autres, continue de faire provision des tics esclavagistes d'une époque qui mérite, tout au plus, de figurer dans les annales les plus honteuses de l'histoire de l'humanité. C'est la thèse de l'infériorité ontologique du Noir qu'on continue de soutenir, d'une manière ou d'une autre, dans ce pays qui explique que la justice de la Louisiane soit en rupture d'équité ou que le droit ne soit pas droit aux Etats-Unis.A travers le problème de Jena et d'autres encore, le modèle américain apparaît de plus en plus comme un modèle problématique, parce que raciste, ségrégationniste et donc, éthiquement et politiquement arriéré. Il est donc dangereus de s'y référer dans un monde qui doit se construire dans la perspective communautaire.
S'il existe encore aux Etats-Unis, et au XXIème siècle, des arbres exclusivement réservés aux Blancs, pendant que l'Afrique noire vend les siens, sans distinction de race ni de religion, aux autres membres de la grande famille humaine, il y a lieu de dire que ce "grand" pays n'a pas de leçons de tolérance de la différence à donner au reste du monde. Il devrait donc d'abord nettoyer sa cour et humaniser son être-ensemble avant de s'autoriser à commander aux autres de vider leurs corbeilles.
Pr Lucien AYISSI
Université de Yaoundé 1 (Cameroun).
Université de Yaoundé 1 (Cameroun).
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