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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 19:53

 

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« Comme la femme de César, la justice doit être au-dessus de tout soupçon »

 

La rectitude de la justice et l’intégrité de la femme de César ne doivent donner au soupçon de corruption ou de trahison ni la possibilité d’être envisagé, ni celle d’exister. C’est très important. Figurez-vous que l’agir de la femme de César donne au soupçon l’occasion d’exister et même de prospérer ! Imaginez qu’elle soit soupçonnée de vouloir trahir son auguste époux ou de rendre cocu l’empereur de Rome ! De telles représentations ne sont pas seulement inacceptables ; elles sont même condamnables. Plus précisément, la femme de César doit se garder de les rendre possibles par une intégrité à toute épreuve.

Pendant ce temps, César peut n’être pas au-dessus de tout soupçon, en vertu des privilèges que lui confèrent à la fois sa charge et les normes d’une société phallocratique. Dans ce cas, il ne sert donc à rien d’oser le soupçonner de corrompre la justice soit en l’instrumentalisant comme il lui plaît, soit en transgressant superbement ses normes. Un tel soupçon ne peut d’ailleurs avoir aucune pertinence si la justice qui a l’honneur d’être instrumentalisée par César et les normes que ce dernier se donne le droit de transgresser relèvent effectivement de son code personnel. S’il est juste que la femme de César soit au-dessus de tout soupçon, il n’est pas vraiment pertinent de soupçonner César d’instrumentaliser sa propre justice et de se rapporter à ses propres normes sur le mode de la transgressivité.

Ce qui est bon à retenir de tout ceci, c’est que selon que vous serez dans la condition de César ou dans celle de sa femme, on ne pourra vous soupçonner qu’en fonction de la nature des rapports que vous aurez avec la justice.

 

Pr Lucien AYISSI

Université de Yaoundé 1 (Cameroun)

 

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